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PARTIE 2 / CHAPITRE 6 - Davina veut sortir avec Benoît

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  Davina se leva des toilettes pour la 2ème fois de la journée. Elle déroula les feuilles de PQ pour s'essuyer. Puis, au moment de refermer son pantalon, elle remarqua le miroir du lavabo devant elle. À deux centimètres à peine. Elle se regarda, et très vite baissa les yeux. Un sentiment de vertige la pris. Elle avait soudain peur de rester toute seule avec la femme devant elle. Mais elle savait que cette femme, c'était elle. Elle n'était pas folle. Cette femme, c'était son corps. Mais elle, qui était-elle ? Une petite créature tapie dans le crâne de cette femme, devant elle ? Avec des poils longs, des dents jaunes et des gencives épaisses ? Elle s'imagina sans tête et serra fort les dents pour se punir de cette pensée. Ça y est… ça y est, ça passe. Elle ouvre le loquet des toilettes, ressort et marche rapidement en direction de son bureau. Elle vacille un peu, mais arrive jusqu'à sa chaise. Mon dieu, mon dieu, elle prie pour que personne n'ait remarqué son

PARTIE 2 / Chapitre 5 - le rhinocéros souhaite faire une réunion

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    - Oh, c'est fini les conneries ? Les bavardages des tortues démissionnaires l'avaient réveillé brusquement. ½ heure de sommeil tout juste pour rattraper la nuit... Le rhinocéros n'était pas content. - Première fois en 100 ans que ça m'arrive cette merde. - Qu'est-ce qui t'arrives, vieux sac ? dit l'une des tortues en réprimant un bâillement. - Je ne la trouve plus. Je ne sais pas dans quel coin de San Francisco elle est partie. Le rhinocéros et les 3 tortues démissionnaires vivaient dans une parcelle située au centre de la jungle. Celle-ci était dotée d'un extracteur mécanique pour l'usage de ses occupants uniquement, permettant à l'endroit de garder un taux d'humidité entre 50 et 65%, quand dans le reste du territoire, le taux avoisinait les 95%, quelque soit la saison. Dans la mare creusée pour elles à coup de corne par le rhinocéros, les tortues démissionnaires chantaient : - San Francisco… C'était hieeer… Et c'était pas du cin

PARTIE 2 / CHAPITRE 4 - Christophe et le singe nain au parasol rose fuschia échangent

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      - Qu'est-ce que tu fais là, au milieu de la nuit et du désert ? - Je m'appelle Christophe. Je suis un mandrille. J'étais employé par le Syndicat jusqu'à ma capture par les collaborateurs de terrain de la SAGEREP. Je suis là parce que j'aime me rendre utile.   - Je le sais tout ça. Qu'est-ce que tu fais là, au milieu de la nuit et du désert ? - Ma carrière au Syndicat a duré 30 ans. 30 ans et ma position hiérarchique n'a pas bougé d'un iota depuis mon embauche. Vous pensez que je suis une merde, j'imagine ? Ne vous en veuillez pas. Beaucoup pensent comme vous. Beaucoup ont de minuscules cerveaux de singe, remplis de minuscules objectifs. Pas moi. Moi je vais monter haut, je le sais. Sur ce poste ou sur un autre. Alors tant pis si je mets longtemps à y arriver. Laissez-moi vous raconter une histoire arrivée au Glenn Miller orchestra. Leur arrivée était prévue en fin de soirée à San Francisco. Le sort en décida autrement. Les voici obligés d'a

PARTIE 2 / CHAPITRE 3 - Jean-Emmanuel rencontre ses coachs

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     "Seuls les morts voient la fin de la guerre… Seuls les morts voient la fin de la guerre.,. Seuls les morts voient la fin de la guerre…", se répétait Jean-Emmanuel, à la façon d'un mantra. Depuis le ras de l'horizon, les deux soleils remplaçaient progressivement la nuit par l'ombre sur toute la jungle. Le gorille au crâne chauve, au ventre replet et aux petites lunettes cintrées avait mis une bonne heure pour monter depuis le camp du Syndicat jusqu'aux premiers arbres. Il imaginait cette première ascension comme un chemin de croix vers son propre Golgotha. Si dehors, tout était calme, au dedans de sa tête résonnait les brimades des Romains avec ce qu'il faut de larsen. Il arriva à l'orée de la jungle, et les soleils tout à coup lui dirent : - Ce nouveau jour marque le début d'une nouvelle ère. À partir d'aujourd'hui, nous allons t'aider à retrouver qui tu cherches et pendant qu'on y est, t'apprendre ce que signifie une carri

PARTIE 2 / CHAPITRE 2- Davina lit un article sur la genèse d'une épidémie mondiale

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 " Avec 200 000 morts par jour, la France vit depuis 3 semaines sous le joug d'une effroyable épidémie. Alors que l'on recense les premières victimes dans les pays limitrophes, Willy Elephant, Grand Reporter au San Francisco Daily, revient sur la genèse de cette catastrophe dans une enquête inédite en deux parties. La mort a frappé d’abord les jeunes J'étais là le 1er mai à Vesoul. J'étais là quand tout a commencé. Dans le centre du village, tout était calme. Dans ses rues, juste quelques âmes. Aux nœuds papillons de guingois, on ne s'y trompait pas : les rares personnes de sorties semblaient ne pas avoir fini leur nuit… "   (Davina s'arrêta dans sa lecture." Vraiment ? De la mauvaise poésie ? ", murmura-t-elle en levant les yeux au ciel. Puis elle reprit sa lecture.) "... Les 50 premières victimes de l'épidémie avaient de 15 à 25 ans étaient tombées dès qu’a sonné minuit. On avait mis les habits du dimanche, pour veiller sur leurs c

DEBUT DE LA PARTIE 2 / Chapitre 1 - Jean-Emmanuel part à la recherche de Benoît

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  Chapitre 1 - Jean-Emmanuel part à la recherche de Benoît      - Bernard, Mon Président, pardonnez-moi car j'ai pêché. Je n'ai pas su retrouver les plages de San Francisco, dit Jean-Emmanuel, accroupi dans sa chambre, les yeux vers le plafond empli de moisissure noire, le nez écrasé sur le mur, comme sur une vitre.   - Jean-Emmanuel… dit une voix basse à l'étage du dessus. Je voudrais dormir.   - Pardonnez-moi, Bernard, mon Président, j'ai laissé Benoît filer entre mes doigts. Je n'aurais pas dû. La peur de la mort par pendaison devait le pousser à me révéler la localisation des plages de San Francisco. Tous les singes de terrain savent que c'est lui qui détient ce secret. J'en avais l'intuition bien avant que l'info soit parvenue à mes oreilles de gorille. Et leur confiance en mon leadership est telle que tous mes singes me l'ont confirmés. Mais il s'est échappé à cause de ces imbéciles de la SAGEREP avant que mon plan ne réussisse.   - Jea

Chapitre 19 - À nous les plages de San Francisco ! / FIN DE LA PARTIE 1

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      Dans le désert, la température ne baissait plus avec le soleil. À la façon d'êtres humains licenciés après avoir subi plusieurs mois de harcèlement moral, ses habitants  - pourtant si actifs la nuit, n'osaient plus sortir de leurs terriers. Cette nuit-là, Davina ne dormait sûrement pas.  Ils ressemblaient à un groupe de cadres dynamiques qui, vers 22h, déambulent dans des bureaux vides à la recherche d'une salle de réunion encore ouverte, et dont les voix se confondent avec le plafonnier qui les surplombe. Derrière eux, des affaires semblaient balancées à la va-vite sur le sable. Un perroquet aventureux s'élança pour y récupérer entre ses serres un gilet sans manches de couleur vive, maculé de sang et de poils.  Un autre fonça à sa suite sur une ramette de papier, dérapa maladroitement sur son bord. Et, pour garder la face, jeta son dévolu sur une casquette allant ton sur ton avec le vêtement récupéré par son compère. Une fois leurs prises sécurisées, ils rirent m